Je ne suis pas certaine d'avoir pleinement saisi ce qui m'est arrivé, ni ce qui m'a conduite à agir comme je l'ai fait. Certains matins, tout me semble limpide. À d'autres moments, je me vois comme un monstre, une créature que je ne reconnais pas, qui m'aurait possédée dans un instant de vulnérabilité. Mais je crois que cette image vient du regard des autres.
J'ai fait ce que je pouvais.
Il n'y a pas de morale à cette histoire. Tout ce que je sais, c'est que je vous dois les faits. Je vais donc m'attacher à les relater pour vous, et sans doute aussi pour moi, avec toute la précision dont je suis capable. Ils m'emmèneront sur des territoires obscurs, dans les marécages de ma conscience et, pour quelques secondes encore, contre la peau de M. "
Une station-service le long de l'autoroute, une nuit d'été. Sous la lumière crue des néons, dans les odeurs d'essence et d'asphalte, quelques tables en plastique jaune délavé.
23h12. Ils sont quinze à se croiser, si on compte le cheval et le cadavre planqué à l'arrière d'un gros Hummer noir. Une minute encore, et tout bascule...
Adeline Dieudonné se joue des codes avec une irrésistible audace. Kerozene est drôle comme une comédie, tendu comme un thriller, mordant comme le réel.
Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle
des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros
gibier. Un prédateur en puissance. La mère est transparente,
amibe craintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre.
Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en
attendant la petite musique qui annoncera l'arrivée du marchand
de glaces. Mais un jour, un violent accident vient faire
bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.
La Vraie Vie est un roman initiatique détonant où le réel vacille.
De la plume drôle, acide et sans concession d'Adeline
Dieudonné jaillissent des fulgurances. Elle campe des personnages
sauvages, entiers. Un univers à la fois sombre et sensuel
dont on ne sort pas indemne.
L'Héroïne, seule en scène, raconte avec un humour incisif son dernier réveillon de Noël chez son cousin Martin. Faisant tomber les masques civilisés des hôtes, elle nous révèle leur véritable nature. Les couples résignés, la brutalité des uns, l'obéissance des autres. Entre les cadavres des migrants sur les plages de la Méditerranée, l'économie qui perd le nord, les amoureux et leur mécanique étrange, elle construit son monologue intérieur, acide et décalé.
" J'ai commencé à écrire parce que je me sentais étouffée par l'angoisse de voir l'avenir de mes enfants se profiler sous des auspices aussi obscurs. J'avais envie d'interroger, d'échanger et de rire aussi. Le tout a donné ce texte intime et, je l'espère, universel. "
Ils ont démoli la porte d'entrée. Une rafale de kalachnikov. Un bruit monstrueux qui l'a arrachée à son sommeil. Elle a entendu le bruit, mais plus que tout, elle a senti les balles percuter les murs. Ça a pénétré sa chair aussi sûrement que si elle avait été sa propre maison. Pendant quelques secondes, elle a communié avec la brique, a ressenti les impacts, sidérée par leur violence.
Ils sont entrés.
Adeline Dieudonné est née en 1982. Elle habite Bruxelles. Romancière et actrice, elle a remporté grâce à sa première nouvelle, Amarula, le Grand Prix du concours de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle a publié aux éditions Lamiroy un opuscule, Seule dans le noir, et une pièce de théâtre, Bonobo Moussaka, en 2017. La Vraie Vie aux éditions L'iconoclaste est son premier roman.
Je n'avais jamais joui avec mon mari.
Il y avait la maison de mes beaux-parents. Une maison rose. Ça je m'en rappelle. Elle était rose et elle sentait le désinfectant. Roger et Marie aussi. Ils étaient gentils. Enfin, je crois qu'ils étaient gentils. Je ne sais plus. Ils avaient un chat sans poils très moche. Géranium. Il était moche et son nom était moche. Mais ça je ne pouvais pas le dire à Olivier. Olivier c'était le fils de Roger et Marie. C'était mon mari.
Adeline Dieudonné est née en 1982. Elle habite Bruxelles. Romancière et actrice, elle a remporté grâce à sa première nouvelle, Amarula, le Grand Prix du concours de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2017.
La même année, elle a publié aux éditions Lamiroy un opuscule, Seule dans le noir, et une pièce de théâtre, Bonobo Moussaka.
La Vraie Vie, son premier roman, paraît aux éditions L'iconoclaste en 2018.
Dans la nuit du 25 février 1914 sur le pont de Marcinelle, au-dessus de la Sambre, Alexandre Glandy, portant un masque de carnaval, tangue, ivre mort. Librement inspiré d'un véritable fait divers.
Glandy est une nouvelle d'Adeline Dieudonné issue du recueil " Respirer le noir ", établi sous la direction d'Yvan Fauth
Dans notre collection littéraire, il y a souvent des auteurs dont je découvre l'oeuvre. Cette fois, c'est une autrice que j'ai découverte avant qu'elle ne publie.
Adeline Dieudonné m'a envoyé un premier opuscule (Seule dans le noir) qui reste l'exemple idéal de nos nouvelles de 5000 mots. En pleine déferlante de La vraie vie, elle s'amusa à m'en envoyer un deuxième (Le ventre idéal) sous une fausse identité car je lui avais dit que je reconnaîtrais son style entre mille.
Entre les deux, Stéphane Levens l'a menée vers Julia Pavlowitch, l'éditrice de l'iconoclaste qui travailla étroitement avec elle à son premier roman. Avec Thomas Gunzig, ce sont les trois mousquetaires (et je ne suis que Monsieur de Tréville).
Bou Bounoider, chroniqueur littéraire sur Vivacité, BXFM, RCF, PassionFM... a répondu à mon appel avec enthousiasme et nous livre un article épatant à l'heure où paraît Reste, le nouveau best-seller d'Adeline Dieudonné.
Jusqu'où peut aller l'amour maternel ?Dix autrices et auteurs incontournables s'aventurent à explorer le thème le plus périlleux et noble de la littérature... l'amour.
Mais pas n'importe lequel, l'amour pur, inconditionnel, tout-puissant et inaltérable :
L'AMOUR MATERNEL.
Éclectiques et saisissantes, douces ou brutales, les
nouvelles inédites de ce recueil sondent les diverses facettes du lien qui unit une mère et son enfant, les plus merveilleuses comme les plus sombres...
Il y a les librairies qui ont fermé. Les librairies qu'on a aimées et puis que l'on oublie. Et celles auxquelles on pense tous les jours. Il y a les librairies que l'on imagine. Et celles qui ne sont pas encore là. Et celles dont on rêve. Celles dont on attend la réouverture mais qui n'ouvriront plus. Et tout celles qui vont renaître.
Ces textes nous ont été envoyés suite de notre appel en janvier 2020 pour ce Hors-Série « Librairie mon amour ».
Que ces librairies soient toutes fermées au moment de la sortie du livre pour cause de coronavirus était alors inimaginable !
Ceci un message d'amour pour les libraires et les librairies sans qui le livre n'existerait pas.