On n'a longtemps connu le nom de Jacques Martin qu'à travers la dédicace par laquelle Louis Althusser lui rendait hommage dans Pour Marx, où il reconnaissait sa dette envers son ami à propos du concept de problématique. Le mémoire de Martin sur Hegel (Remarques sur la notion d'individu dans la philosophie de Hegel), rédigé en 1947 sous la direction de Gaston Bachelard, révèle toute l'importance qu'il eut pour la pensée d'Althusser, mais aussi pour celle de son autre ami à la rue d'Ulm, Michel Foucault. Non seulement le texte de Martin présente une interprétation forte de la philosophie hégélienne, en montrant que Hegel aurait préfiguré, avant Marx, la critique de l'individu bourgeois, mais cette lecture couplée de Hegel et de Marx lui permet de mettre au jour un certain nombre de concepts et de thèmes qui seront déterminants pour la philosophie française des années 1960 : les concepts de problématique et de surdétermination, le thème du transcendantal historique, la critique de la lecture idéaliste de la dialectique hégélienne. Le mémoire de Jacques Martin s'avère ainsi être une pièce essentielle de la genèse de la philosophie française du second xxe siècle. Jacques Martin (1922-1963) est un philosophe français, ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, et proche ami de Louis Althusser et de Michel Foucault. Il a notamment traduit en français L'esprit du christianisme de Hegel (1948, Vrin).
Plus qu'une simple biographie, cet ouvrage a le mérite d'être en même temps le témoignage d'une époque et un instrument de travail pour tous ceux que l'histoire de l'activité chrétienne-sociale intéresse. Parler d'Élie Gounelle est une véritable gageure ; c'est écrire non seulement la vie d'un homme mais l'historie d'un mouvement avec lequel il se confond.
Des praticiens de la psychanalyse et de la psychiatrie institutionnelle, soucieux d'interroger la modernité au ras du langage qu'elle sécrète plutôt que selon les termes consacrés de la nosographie psychiatrique, se sont attelés à une réflexion croisée autour de la formule « péter les plombs ». Utilisée de nos jours avec une fréquence étonnante, elle s'entend comme un cri du coeur où la subjectivité se dévoile comme en proie aux machines, qu'elles soient humaines ou techniques, la différence entre les deux s'estompant au fur et à mesure que progresse un monde d'automates parlant la novlangue d'une même voix de synthèse... De fait, à l'heure où se propagent le contrôle des individus et l'économie sociale de marché, se multiplient des actes éruptifs visant à signaler un désastre ou exprimant l'ultime effort pour le dénoncer. Ce va-tout du sujet est exploré dans ce livre suivant de multiples entrées, dont le trait commun est assurément un désir partagé par des psychanalystes de répondre au défi lancé. Mise en vente le 2 septembre 2005