Ce fut ce qu'on a appelé le « mur de la honte ». On dénonce, on ricane, on bafoue les droits de de ceux dont on ne partage pas les idées réelles ou supposées. Et ces juges se « vengent ». Le temps est venu de révéler les rapports malsains qui règnent aujourd'hui au sein de la magistrature, dans les arrière-cours des palais, mais aussi dans les relations entre juges, politiques, médias, opinion publique. J'ai connu à titre personnel les premières marques de cette volonté politique de « caporaliser » la justice. Le pouvoir et les juges portent une part de responsabilité de cette dérive. Cette politisation de certains magistrats a ouvert une faille, un espace dans lequel le monde politique s'est engouffré pour délégitimer l'oeuvre de la justice. Le préjudice est irréparable. Il est urgent de nommer les dérives pour y mettre fin. Il y va de notre avenir et de la démocratie.
Qui est Emmanuel Macron ? Les Français le savent-ils ? Le sait-il lui-même ? Il fallait Philippe Bilger pour oser, en toute liberté, ce monologue imaginaire où le nouveau président questionne et médite sa propre destinée. Passé, présent, avenir, conquête
Trois jours, c'est le temps que Frédéric Loriot va passer dans le box des accusés au cours de son procès. Trois jours pendant lesquels la cour d'assises va tenter de déterminer si, oui ou non, il a poussé sa maîtresse dans le vide du haut d'un immeuble.
Les témoins se succèdent, les experts tergiversent, les avocats plaident... L'accusé observe, écoute, analyse... et raconte ce procès par le menu : il s'étonne de la désinvolture des jurés, dit sa défiance initiale vis-à-vis de son avocat, raille l'outrecuidance des experts, dénonce la froideur des magistrats... Rien ne lui échappe. Ces 72 heures de débat le mèneront-elles pour trente ans derrière les barreaux ?
C'est tout le talent et l'art de Philippe Bilger que d'entretenir le suspense jusqu'à la dernière ligne de ce passionnant roman judiciaire.
Philippe Bilger connaît tout de la cour d'assises dont il fut un emblématique avocat général, mais il prend cette fois la place de l'accusé pour tout dire et tout décrire, sans oublier de ménager un sacré final...
Mon seul recours, mon seul secours. Maîtrisant médiocrement les arts sociaux, voire inapte à la plupart, j'ai toujours perçu la parole comme l'unique alliée dont je pouvais disposer. De sorte qu'une fois compris ces manques et cette chance, je n'ai pas ce
Philippe Bilger s'attache ici à montrer comment Nicolas Sarkozy a détruit consciencieusement les fondements honorables de la droite, de sorte que, pour la reconstruire, un travail de Titan républicain va être nécessaire, à supposer qu'il puisse être accompli.
Pour se convaincre de ce désastre, il suffit de constater l'impasse dans laquelle les leaders de la droite et du centre se trouvent aujourd'hui, incapables à la fois de susciter l'espoir chez leurs concitoyens et de leur proposer une alternative qui leur donne envie de se détourner du socialisme qui a gagné de justesse en 2012. Non pas parce qu'il aurait été convaincant, mais à cause de la détestation suscitée par Nicolas Sarkozy. Le pouvoir socialiste, lui-même coincé entre un jusqu'auboutisme facile et des écologistes peu solidaires et irresponsables, s'oriente vers une lucidité politique qui le rapproche du réalisme de droite en lui faisant perdre l'aura de la métamorphose sociale.
Devant ce gâchis démocratique, le citoyen est perdu. Il se méfie de la politique et des politiciens non par simple anarchisme, mais désillusion, qui donne toute sa place aux extrêmes et rend la France semblable à un grand corps malade.
« Je suis avocat général à la cour d’assises de Paris. Accusateur public, si l’on préfère. Je passe le plus clair de mon temps à affronter, au nom de la société que j’ai l’honneur de représenter, les criminels. A moi de convaincre le jury de leur infliger la juste peine. Comme j’ai la passion de comprendre les accusés, même si m’emploie, la plupart du temps, à les faire condamner , j’ai voulu dévoiler à travers ces pages la face cachée de quelques grands procès, la démarche te les interrogations d’un magistrat qui vit intensément les audiences, au cœur des Assises. Je me suis toujours demandé pourquoi, dans l’esprit du public, l’image de l’avocat, qui défend une personne, demeure tellement plus séduisante que celle de l’avocat général, qui les défend toutes. Ni aigri ni jaloux, mais intrigué et parfois – je le concède – agacé, je rends la parole à l’homme en rouge qui a, autant que celui en noir, le droit de parler la justice. Magistrat heureux de mon sort, je lance aussi un appel à mes pairs : cessez de geindre ! » Ph. B. Pour la première fois, un avocat général entre de plain-pied, avec une franchise absolue, dans le grand débat sur le système judiciaire français. Il a écrit ce livre en collaboration avec Stéphane Durand-Souffland, chroniqueur judiciaire du Figaro.
Les Français peuvent-ils retrouver confiance dans leur justice ? Au lendemain de la catastrophe d'Outreau, l'avocat général Philippe Bilger, connu pour sa liberté de pensée et d'expression, en appelle à un véritable aggiornamento. Son essai, qui ne refuse pas le ton du pamphlet, est ici guidé par une double ambition.
Celle, d'abord, de ne pas fuir l'analyse des problèmes et des désordres qui affectent le fonctionnement du judiciaire et laissent le citoyen désemparé : lenteur de la justice au quotidien, responsabilité trop réduite des magistrats, corporatisme lourd, défaut d'humanité, rapports pervers avec les politiques, etc. Hommes, structures et institution, tout y passe et sans complaisance.
Celle, aussi, de redonner de l'espoir à la magistrature et de l'enthousiasme aux juges. Il est temps que le monde judiciaire sorte de la plainte continuelle et renoue avec une volonté et un élan positifs. Il est temps, surtout, qu'il se mette véritablement au service du citoyen.
L'honneur de la justice est à ce prix.
Durant sa vie professionnelle, notamment à la cour d'assises de Paris, Philippe Bilger a affronté et aussi tenté de comprendre les criminels. Face à la montée d'une délinquance de plus en plus juvénile, il ne supporte plus la mansuétude perverse de la gauche, les explications sociologiques hypocrites, la culpabilisation des élites. Non, estime-t-il, ce n'est pas la prison qui crée le crime, c'est le criminel ! La justice selon Mme Taubira, obsédée par la surpopulation carcérale et qui ne pense qu'à vider les prisons, oublie juste un détail : les victimes !Peines de substitution, probation : du vent, de la démagogie, de l'idéologie. L'actuelle Garde des Sceaux pratique la politique du verbe. Elle incarne toutes les tares d'une gauche morale qui fait fi des réalités.Cet essai dresse un tableau sans concession de notre justice... qui n'est d'ailleurs pas l'apanage de la seule gauche et qu'une certaine droite a parfois essayé de copier.
Le 6 février 1945, Robert Brasillach, journaliste et écrivain de renom, était fusillé pour intelligence avec l'ennemi. Philippe Bilger ne revient pas sur sa culpabilité mais retrace le parcours intellectuel de ce personnage sulfureux. Il met en lumière les ressorts intimes de l'écrivain collaborateur, les raisons tantôt explicites, tantôt obscures de ses dérives. Surtout, il pointe la justice expéditive qui a présidé au procès de cet intellectuel qu'il rejuge en sa qualité d'avocat général. Car on peut accabler Brasillach autant qu'on veut, rien ne parviendra à justifier cette froide résolution mise en oeuvre par une cour d'exception. Ambiguïté de la magistrature, lacunes de l'accusation, limites de la défense, dignité de l'accusé à l'audience, responsabilité de l'intellectuel en temps de guerre, antisémitisme et fureurs de l'Histoire, peine de mort programmée, grâce refusée : sans réhabiliter Brasillach, Philippe Bilger se fraye un chemin dans le maquis de cette destinée tragique et s'interroge : comment condamnerait-on Brasillach aujourd'hui ?
Après quarante années passées dans la magistrature - dont vingt à la cour d'assises de Paris comme avocat général -, Philippe Bilger raccroche la robe rouge : il a quitté une institution qu'il a aimée, servie, mais qui l'a aussi déçu. Il avait soutenu avec enthousiasme le candidat de 2007 qui, une fois devenu président de la République, a noué avec la Justice et l'État de droit une relation médiocre et favorisé esprit de cour, préférences ostensibles, l'expression d'une démocratie au quotidien très imparfaite.
Philippe Bilger est un homme à la parole libre et il le revendique. Le magistrat aussi bien que le citoyen ont été choqués, voire indignés, par une politisation affichée de la Justice, des errements et des scandales ayant pris, sous cette République prétendue irréprochable, une ampleur inégalée.
Désormais libéré de son obligation de réserve, l'ex-magistrat décrit sans complaisance et dénonce les petitesses, les faiblesses d'une institution, révèle aussi ses grandeurs et regarde avec cruauté et lucidité un univers qui n'est plus le sien.Philippe Bilger est aujourd'hui magistrat honoraire, conseiller spécial au cabinet D'Alverny, Demont et Associés et président de l'Institut de la parole.François Sionneau est rédacteur en chef au Nouvel Observateur.