Un matin de fin d'été, les habitants d'un petit village des Alpes se réveillent avec vue sur un golfe immense : les montagnes sont devenues des îles éparses, au loin, et toutes les vallées sont noyées. Très vite, la petite communauté épargnée va devoir réapprendre à vivre uniquement avec les ressources locales, en misant sur la confiance et la force du collectif.
Dans la famille Nerto, l'affection n'est jamais absente, mais le secret qui entoure la mort du père empêche une vraie parole. L'irruption joyeuse de Lise et la complicité de son grand-père permettront au jeune Elio d'accéder à une empathie libératrice. Avec ce premier roman, l'ethnobotaniste Pierre Lieutaghi livre une voix singulière, claire et sensible, cultivée et drôle.
Herbes de cures alliées aux cycles saisonniers, feuilles amères, fleurs « qui font transpirer », « purges » non laxatives, salades ramassées dans les friches, qui nettoient des « crasses » de l'hiver, les dépuratifs ne séparent pas l'aliment du remède, s'adressent davantage à des « états du corps » qu'à des maladies précises. Mais où sont ici les limites de la médecine populaire ? Ne trouve-t-on pas aussi des dizaines de remèdes dépuratifs en pharmacie ? Archaïsme médical déjà combattu voici deux siècles, dès l'apparition du terme, le « dépuratif », entendu à la fois sur les modes botanique, historique et symbolique, suscite de multiples échos. Dans nos contrées, ne conserverait-il pas trace au cours des temps d'une rencontre particulière avec la plante-remède, d'une perception et d'un usage du monde où nos politiques de santé pourraient trouver à réfléchir ? Ce livre montre l'intérêt d'une analyse approfondie de cette « médecine populaire par les plantes », bien mal connue en dépit des célébrations actuelles. C'est à partir de sa passion de naturaliste que Pierre Lieutaghi en est venu aux savoirs traditionnels. Chemin du végétal vers l'homme, inhabituel pour les anthropologues mais qui lui a permis de retrouver le fil des profonds rapports entre les hommes, les plantes et le cosmos.