Oubliant les nombreux services que son valet Figaro lui a rendus dans Le Barbier de Séville, le comte Almaviva tente de lui dérober sa fiancée Suzanne.
Avec l'ingéniosité de celle-ci et l'aide de la comtesse, Figaro obtiendra-t-il enfin la main de celle qu'il aime ? Deuxième volet de la célèbre trilogie de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, selon le mot de Bonaparte, c'est déjà la Révolution en action. Dénonciation des abus de la noblesse, contestation du privilège de la naissance, satire de la justice : à bien des égards, cette pièce écrite en 1778 est révolutionnaire avant l'heure.
Mais la folle journée, pleine de rebondissements et de quiproquos, de chansons, de tableaux vivants et de morceaux de bravoure, est avant tout le chef-d'oeuvre d'un dramaturge virtuose.
«Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa pupille ; un jeune amant plus adroit le prévient, et ce jour même en fait sa femme, à la barbe et dans la maison du tuteur. Voilà le fond, dont on eût pu faire, avec un égal succès, une tragédie, une comédie, un drame, etc.» : c'est ainsi que Beaumarchais résume l'intrigue du Barbier de Séville. Premier moment d'une trilogie qui, avec Le Mariage de Figaro et La Mère coupable, conduira la famille Almaviva des rêves juvéniles comblés aux amertumes de la vie, cette comédie marque la naissance de Figaro, le plus célèbre valet du théâtre français.
La connexion intime entre ces trois pièces, c'est qu'elles annoncent - comme les trois coups au théâtre - la Révolution à venir. Pour la première fois, l'intelligence et l'intérêt bien compris prennent le pas sur les conenances qu'édicte la société de cour. On n'obtient ni grand pathétique, ni profonde moralité, ni bon ni vrai comique, au théâtre, sans des situations fortes et qui naissent toujours d'une disconvenance sociale dans le sujet qu'on veut traiter. [...] Les vices, les abus se déguisent en mille formes sous le masque des moeurs dominantes : leur arracher ce masque et les montrer à découvert, telle est la noble tâche de l'homme qui se voue u théâtre. (Préface du Mariage de Figaro)