Cinéma, littérature et poésie ... Sophie Marceau est publiée chez Seghers !Les treize histoires et sept poèmes qui composent ce livre se répondent et se complètent : d'un décor à l'autre (plateaux de cinéma, jardins d'enfance, hôtels de luxe ou terrains vagues), les héroïnes (filles, jeunes femmes, amantes ou amoureuses, mères ou grands-mères) incarnent chacune à leur manière le sort d'être femme, qu'il s'exprime par un corps, un rôle, un héritage.
Au fil des récits, des fables, des fragments de vie, des poésies, il s'agit toujours de dévoiler un mystère, un secret, la part souterraine... Les mots s'insinuent comme il faut pour toucher ce qu'il y a à toucher, et dire ce qu'il y a à en dire. Avec finesse et intensité. Et c'est un plaisir de plonger dans ces textes - débordants d'imagination, de fantaisie, basculant souvent de l'observation la plus juste à une imprévisible drôlerie.
Le premier recueil de poésie d'Arthur Teboul, auteur et chanteur du groupe Feu! Chatterton. Comme chanteur, Arthur Teboul incarne un esprit rock et romantique, entre popanglo-saxonne (Radiohead) et chanson française (Ferré, Gainsbourg, Bashung), entre ambiance feutrée d'un jazz club et néons perçants d'une scène
underground ; poétique et inspiré, il est de ces nouvelles voix talentueuses qui parlent à la jeunesse et, brouillant les frontières habituelles entre les genres, redéfinissent de manière originale et séduisante la scène musicale en France.
Auteur des paroles du groupe (des paroles au caractère quasiment visionnaire, qui marquent par leur capacité à saisir l'air du temps), Arthur Teboul confesse qu'il est venu à la musique par la littérature. Il plaide pour une existence où la poésie aurait une plus grande part. On devine facilement qu'il porte en lui la dimension d'un écrivain.
De fait, entre les phases d'écriture des chansons de ses albums, il a pris l'habitude de composer ce qu'il appelle des poèmes minute, lors de séances de " déversement " ou d'écriture automatique. Entre le poème en prose et le récit onirique, ce sont de courts textes dont les idées et les émotions seraient les protagonistes, riches en inventions, pleins de mystère, de vivacité, de drôlerie, d'étrangeté et de beauté. Ils composent ce recueil, Le Déversoir.
Pour accompagner la sortie de son livre, Arthur Teboul poursuit cette expérience lors de happenings où chaque tête-à-tête donnera lieu à l'écriture d'un poème unique.
" Vous entendrez la femme royale, la fille de la rue espiègle ; vous entendrez le prix de la survie de la femme noire et vous entendrez sa générosité. " James BaldwinLongtemps, Maya Angelou a été méconnue du public français, avant d'être célébrée à sa juste mesure depuis 2008 pour ses romans autobiographiques, dont le célèbre
Je sais pourquoi chantel'oiseau en cage. Activiste et écrivaine, Angelou l'était bien sûr, mais elle se considérait aussi comme une poète. Au début de sa carrière, elle alternait la publication de chaque texte autobiographique avec un recueil.
Et pourtant je m'élève, son troisième opus publié en 1978, demeure l'un de ses plus emblématiques. Composé de 32 poèmes, divisés en trois parties, il révèle une Maya Angelou dans sa pleine maturité poétique, tour à tour sentimentale ou engagée, évoquant aussi bien des motifs intimes (l'amour, la maternité, la famille), que les thèmes ouvertement politiques (les difficultés de la vie urbaine, la maltraitance, la drogue, le racisme du vieux Sud). Ce qui caractérise sa voix est une détermination sans faille à surmonter les épreuves, quelle qu'elles soient, et la confiance, la force, la fierté qu'elle puise dans son identité de femme noire. Si Maya Angelou réjouit le lecteur d'aujourd'hui, c'est parce que son sens de la provocation et de la formule ne se départit jamais d'humour et ne verse jamais ni dans le désespoir, ni le communautarisme ou la haine de l'autre. Elle est cette femme phénoménale dont le poème éponyme brosse le portrait, et nous enjoint de le devenir à notre tour :
Je dis,C'est le feu dans mes yeux,Et l'éclat de mes dents,Le swing de mes hanches,Et la gaieté dans mes pieds.Je suis une femmePhénoménalementFemme phénoménaleC'est ce que je suis.
" Encore une fois, je me laisse aller à faire des étoiles trop grandes " V. Van GoghLe 20 février 1888, âgé de 35 ans, Vincent Van Gogh, l'homme du nord, s'installe à Arles. C'est l'hiver, mais il découvre la lumière provençale, éclatante de jour comme de nuit. Stupéfait par la limpidité du firmament, ce passionné d'astronomie se laisse gagner par un projet nouveau : peindre le ciel. Et Même s'il est intimidé par le sujet, il veut surtout peindre un ciel
étoilé. Parce que " La nuit est encore plus richement colorée que le jour ", écrit-il. Certains de ses plus grands chefs-d'oeuvre naîtront de ce projet : T
errasse de café le soir à Arles, La nuit étoilée sur le Rhône, La nuit étoilée de Saint Rémy de Provence...
Les étoiles sont-elles, dans ces toiles, disposées au hasard ou bien correspondent elles à une configuration réelle du ciel nocturne ? Cette question qui anime l'écrivain et astrophysicien passionné des arts qu'est Jean-Pierre Luminet n'est pas seulement une affaire de curiosité biographique, cela touche aussi à la vision fondamentale du peintre. Van Gogh a toujours mis en avant son désir de faire preuve d'un certain réalisme dans la transposition picturale " Cela m'amuse énormément de peindre la nuit sur place... de peindre la chose immédiatement ", écrit-il dans une autre lettre. Ce débat (faut-il peindre d'après nature ou imagination) est si sérieux qu'il a provoqué la brouille entre Gauguin et Van Gogh (et la mutilation de l'oreille et crise de folie qui ont suivi chez ce dernier).
Entre biographie, histoire de l'art, science et poésie, se déplaçant sur les lieux précis où Van Gogh a peint, consultant les travaux de certains prédécesseurs (le plus souvent pour les contredire), et recourant à des logiciels de reconstitution astronomique, Jean-Pierre Luminet a mené l'enquête. A force de recoupements, il a pu établir que les portions de ciel représentées dans les tableaux correspondent toujours à une réalité. Mais il lui arrive aussi de rendre les choses plus complexes... pour des raisons purement artistiques. Ainsi Van Gogh, comme l'établit avec une fascinante sagacité Jean-Pierre Luminet, opère parfois des montages, ou mêle observation précise, imagination, mémoire... En cela aussi, il a bouleversé les canons et annoncé les évolutions futures de son art (vers le cubisme, le surréalisme, l'abstraction). Ce n'est pas le moindre mérite de ce passionnant petit livre que de démontrer cela.
La capitale de la douceur existe. C'est une petite île de la Méditerranée où l'on peut vivre nu. Quelque chose de notre rapport au monde, de notre vulnérabilité et de notre grandeur se joue sur cette portion de terre. Sophie Fontanel a écrit le roman d'une révolution par la douceur, dont nous avons infiniment besoin. En vers.
La capitale de la douceur existe. C'est une petite île de la Méditerranée. À côté de ses voisines de Port-Cros et Porquerolles, l'île du Levant est un endroit où l'on peut vivre nu (grâce à un arrêté préfectoral). Mais seulement sur 5% du territoire, les 95% restants étant occupés par l'armée qui teste ici ses missiles...
La douceur a-t-elle encore sa place dans notre monde ? Peut-elle résister à la violence qui nous entoure ? Dans ce décor prédestiné, où le hasard l'a menée, l'héroïne de ce roman ôte bien plus que ses vêtements, elle se met véritablement à nu.En sept jours, d'une rencontre à l'autre, elle va revivre les moments de son existence où s'est joué son rapport à la violence. Et comprendre que le pouvoir de la douceur est illimité.
La publication d'un trésor qu'on croyait perdu. Soixante-quinze ans après sa disparition, des dizaines de poèmes inédits de l'écrivain surréaliste, résistant mort dans les camps, ont été retrouvés par miracle dans quatre cahiers exhumés lors d'une vente de livres anciens.
Des poèmes inédits de Robert Desnos ont été retrouvés, Desnos, le poète de la liberté et de l'amour, le voyant inspiré, le surréaliste à la fibre populaire ayant joué un rôle si fondamental auprès d'André Breton, le résistant qui trouvera la mort dans le camp de Teresin en Tchécoslovaquie, en 1945.
Ces textes ont été composés en 1936-1938. A cette époque Desnos s'était fixé pour contrainte d'en écrire chaque soir vers minuit. Après avoir pratiqué le journalisme, il consacrait alors beaucoup de temps à la radio, media pour lequel il s'était pris de passion (composant des slogans publicitaires pour Radio-Luxembourg et le Poste-Parisien, écrivant une pièce radiophonique avec son comparse Antonin Artaud sur une musique de Kurt Weill). Mais il s'obligeait, pour rester en contact avec la poésie à écrire un poème " forcé " tous les soirs. Parfois " le poème s'imposait, il s'était construit de lui-même au cours de la journée. D'autres fois le cerveau vide, c'était un thème inattendu qui guidait la main plutôt que la pensée ", écrit-il.
On y trouve des bandes de gamins parisiens, Napoléon 1er, le " maréchal Ducono ", des " nymphes qui dansent dans des clairières ", un drôle d'animal qui " tient de l'arbre et de l'éponge ", des faisans et des coqs, l'éclat du soleil et des étoiles, les quais de seine, un brouillard matinal en automne, des souvenirs de la grande guerre alors qu'il était adolescent, l'amour et l'amitié, l'histoire d'un pirate affligé d'un chagrin d'amour, une ode à l'aube naissante (" La lumière qui grandit / n'est pas la même que celle qui meurt. "). Beaucoup d'humour aussi chez cet amateur de farce et de calembours, dans des quatrains rimés où il s'en prend aux gradés, aux prêtres et aux juges.
Certains de ces poèmes ont rejoint le recueil
Fortunes, en 1942 d'autre
Etat de veille en 1943. Ceux qui n'ont pas été publiés viennent donc d'être retrouvés dans quatre précieux cahiers reliés datant de 1940, à l'occasion d'une vente et de l'acquisition faite par le bibliophile et collectionneur Jacques Letertre. On y découvre l'écriture régulière de Desnos qui s'était appliqué en vue d'une prochaine parution à recopier, corriger quatre-vingt poèmes, complétés par des dessins de sa main. En 1940, Desnos revient à lui-même et se juge, accompagnant d'une ou deux croix les poèmes qu'il trouvait les meilleurs.
A l'époque où il recopie ces poèmes, Desnos rejoint le quotidien
Aujourd'hui, qui va bientôt glisser dans la collaboration. De son poste d'observation, il collecte des renseignements pour le réseau de résistance " Agir ". Il mènera ce combat jusque 1944. Dénoncé, arrêté par la Gestapo, Desnos connaîtra la prison de Fresnes, le camp de Compiègne, puis Auschwitz, Buchenwald, Flossenbürg, Floha et Teresin, où, survivant des " marches de la mort ", il succombera au typhus. Il n'avait pas 45 ans.
Des écrits inédits de Picabia adressés à sa femme et inspiratrice Gabriële Buffet. L'occasion de redécouvrir le talent d'écriture d'un immense original, un géant parmi les artistes du XXe siècle.J'avais beaucoup de choses à te dire, mais j'ai tout oublié. Ces lettres et ces poèmes, jamais publiés à ce jour, racontent l'amour de Francis Picabia pour sa première femme, Gabriële Buffet. Plus qu'un amour - un lien unique, intemporel, qui permet à l'artiste de se livrer entièrement à celle qui toujours le subjugua par son esprit.
" Quand Francis parle à Gabriële, il n'y a ni passé ni futur. Quand Francis parle à Gabriële, c'est l'éternel vertige d'être vivant dans l'instant, de se tenir en équilibriste dans "la juste indignation du présent'. " Claire Berest
" Picabia est un peintre qui peint en écrivant sur ses toiles. Un écrivain qui écrit en dessinant sur ses poèmes. Ogre en mouvement, éructant tableaux et poèmes. Tout ce qui sort de ses mains devient substance picturale, déflagration poétique. " Anne Berest
Préfaces de Anne et Claire Berest
Après les Jours de travail, le journal des Raisins de la colère, Seghers publie la correspondance de Steinbeck à son éditeur, lors de la rédaction d'A l'Est d'Eden...Alors qu'il commence la rédaction d'
À l'est d'Eden, son roman le plus ouvertement autobiographique et sans doute le plus ambitieux, John Steinbeck se lance dans une longue lettre qu'il écrit quotidiennement à son ami et éditeur, Pat Covici. Pour lui, cette lettre ininterrompue a une triple vocation : elle le prépare physiquement et psychiquement à la rédaction de ses feuillets du jour ; elle offre un laboratoire dans lequel il revient sur les ambitions du chapitre en cours ; elle lui permet de tenir la chronique de la création, réflexion sur le temps, la littérature, l'inspiration, l'oeuvre à l'oeuvre.
Chaque jour, du 29 janvier au 31 octobre 1951, Steinbeck documente ainsi son processus d'écriture, se confie sur des sujets intimes, offrant ainsi un angle fascinant sur l'expérience du Nobel, une vision de l'homme et de l'écrivain, mais aussi de la relation qui unit un auteur et son éditeur.
Publié aux États-Unis en 1968, l'année suivant la disparition de Steinbeck,
Journal d'un roman, Lettres d'A l'Est d'Eden, se situe dans la lignée de
Jours de travail, Les journaux des Raisins de la colère : traduit par Pierre Guglielmina et paru chez Seghers en 2019, celui-ci avait été salué d'une presse unanime. Avec ce deuxième opus, les Editions Seghers poursuivent leur exploration de la fabrique de la création des chefs-d'oeuvre de la littérature américaine du XXe siècle.
Les plus beaux poèmes du plus grand poète de la Grèce moderne réédités chez Seghers pour la première fois en bilingue.Mort en 1933 à Alexandrie, Constantin Cavafis entrait dans le domaine public il y a tout juste vingt ans. Aux côtés de Gallimard, de Fata Morgana et des Belles Lettres, Seghers a compté parmi les éditeurs historiques du poète grec en France, avec
Poèmes anciens ou retrouvés. Publié une première fois en 1978 puis réédités en 1999, ce recueil se distingue par la qualité de sa traduction signée Gilles Ortlieb et Pierre Leyris, tous deux spécialistes de la littérature grecque, une référence au sein du domaine étranger de la maison, qu'il était essentiel d'ajouter à nos rééditions de poésie étrangère bilingue
Poèmes anciens ou retrouvés propose une sélection des plus beaux textes de Cavafis (75). Ainsi s'éclaire au mieux le visage du plus grand poète de la Grèce moderne. On y reconnaîtra, mêlés au long des ans, les modes d'expressions complémentaires de Cavafy, l'un s'attachant à évoquer les perplexités de Julien l'Apostat ou le trouble passager d'un jeune littérateur mondain face au saint Stylite, l'autre ne cachant rien des passions d'un vieil homme qui évoque les jours anciens et les heures de sa jeunesse.
L'édition bilingue de la poésie de Tennessee Williams.La Ménagerie de verre, Un tramway nommé Désir, La Chatte sur un toit brûlant, La Nuit de l'iguane... On connaît surtout l'oeuvre de dramaturge de Tennessee Williams, exaltée, lyrique, très largement adaptée au grand écran avec la postérité que l'on sait. Pourtant, en privé, l'homme se définissait comme un poète avant tout, un poète solitaire et torturé, inspiré de la lecture de Keats, Shakespeare, Rilke et Rimbaud. Il publia
Dans l'hiver des villes en 1956, mais sa célébrité en tant qu'auteur dramatique était déjà telle à l'époque qu'elle ne pouvait qu'éclipser son oeuvre poétique. Aujourd'hui, quarante ans après sa mort, on comprend à la lecture de ce recueil combien ses vers et son sens poétique nourrissent tout son travail d'écriture, destiné ou non à être mis en scène. Aussi, ses poèmes sont-ils, à l'image de ses pièces, caractérisés par l'intensité de son expression, sa passion de la sincérité, son sentiment de solitude et sa compassion envers les marginaux. À une nuance près : ils apparaissent dans une certaine mesure comme une confession. Contrairement à son théâtre qui se voulait exempt de toute thématique ouvertement homosexuelle, il parvient ici, au moyen de conventions poétiques ou de formes libres, à rendre acceptable le récit de ses expériences avec les hommes, ou de son amour pour Frank Merlo - son compagnon de longue date. " Orphée sous les tropiques ", Tennessee Williams écrivit ces poèmes dans le but d'exprimer sa sexualité propre, ce que le théâtre lui interdisait. " Quand les poètes deviennent délibérément des hommes de lettres, nous nous mettons à les lire avec davantage de respect que de plaisir ", écrivait-il. La lecture de ce recueil, traduit avec talent par Jacques Demarcq, vient le contredire avec bonheur.
Pétrarque a chanté Laure, Ronsard, Hélène, Lamartine, Elvire ; c'est à Elsa qu'Aragon adresse ses poèmes d'amour, parmi les plus beaux jamais écrits. Mais ici, le lyrisme amoureux est associé au patriotisme, et le poète fait du chant d'amour un acte de résistance.Publié en Suisse en 1942, puis diffusé sous le régime de Vichy grâce à la négligence d'un censeur,
Les Yeux d'Elsa comporte d'innombrables allusions à l'Occupation. À travers l'évocation de la France médiévale, Aragon invite son lecteur à reconnaître les déchirures du présent et à s'engager dans la défense d'un pays dévasté.
Cette édition intègre la préface rédigée en février 1942, ainsi que trois textes en prose : " La leçon de Ribérac ", " La rime en 1940 " et " Sur une définition de la poésie ".
" Tes yeux sont si profonds qu'en mepenchant pour boireJ'ai vu tous les soleils y venir se mirerS'y jeter à mourir tous les désespérésTes yeux sont si profonds que j'y perdsla mémoire "
Dans ce recueil de citations très singulier, Paul Eluard poursuit la réflexion engagée depuis le surréalisme sur le langage, la parole et la poésie. En 1937, dans
L'Évidence poétique, Eluard écrivait : " Depuis plus de cent ans, les poètes sont descendus des sommets sur lesquels ils se croyaient. Ils sont allés dans les rues, ils ont insulté leurs maîtres, ils n'ont plus de dieux, ils osent embrasser la beauté et l'amour sur la bouche, ils ont appris les chants de révolte de la foule malheureuse et, sans se rebuter, essaient de lui apprendre les leurs. "
Ainsi, dans cette anthologie de citations qui date de 1942, il affirme une nouvelle fois cette conception d'une poésie qui accueille aussi bien la parole involontaire, souvent populaire, fruit du hasard dans lequel le dire dépasse le " vouloir dire ", et la parole intentionnelle où affluent les images, les combinaisons nouvelles, les jeux de répétitions et échos sémantiques. Un dialogue est ainsi ouvert entre les tenants de ces deux paroles, abolissant toute conception bourgeoise de la poésie et confirmant l'optimisme Eluardien en une fraternité à laquelle il aspire.
La particularité de ce recueil tient également en son dispositif de lecture : selon un ordre chronologique, en page de gauche (paire) s'affiche la poésie involontaire, en page de droite (impaire), la poésie intentionnelle. Voisinent de la sorte et parmi d'autres le facteur Cheval et Léon-Paul Fargue, Jacques Rigaut et Blaise Cendrars, la Religieuse portugaise et Salvador Dalí. À noter : les écrivains les plus prestigieux sont parfois classés parmi les poètes involontaire, tels Honoré de Balzac ou Dickens qui rejoignent Dame Tartine et Nicolas Flamel. Une anthologie très personnelle donc, où humour et scandale font toujours bon ménage.
Ordonnés sur un mode chronologique, ces textes suivent l'itinéraire d'Eluard, de la Révolution surréaliste à son engagement pour la paix, la justice et la liberté.
Les textes réunis dans cet ouvrage, publié pour la première fois en 1963 puis réédité en 2008 et aujourd'hui, complètent l'art poétique de Paul Eluard intitulé
Donner à voir. Ils couvrent une période de trente ans, de 1920 à 1952, année de la mort du poète.
Le Poète et son ombre est composé de textes provenant de plaquettes à tirage limité, de catalogues rares, de revues aujourd'hui introuvables. Il s'agit essentiellement de notes sur la poésie, de prières d'insérer pour des livres d'amis, de préfaces à des expositions de peintres, de fragments de conférences. Ordonnés sur un mode chronologique, ces textes suivent l'itinéraire d'Eluard, de la Révolution surréaliste à son engagement pour la paix, la justice et la liberté.
Les critiques ont souvent parlé de la " magie poétique " d'Eluard, dont la puissance d'enchantement, l'étonnante pureté, la transparence leur paraissaient inexplicables. La même remarque pourrait être faite à propos des textes qui composent
Le Poète et son ombre. Lorsqu'il parle de ses amis poètes ou des peintres qu'il aime, Eluard s'exprime avec naturel et sait donner le sentiment de l'évidence. " L'écoutant, on laisse tomber ses armes... ", disait Francis Ponge. Le texte critique est l'ombre portée d'une lumière.
Une enquête passionnante avec des témoignages inédits, un album avec une iconographie rare, une façon originale d'aborder l'oeuvre musicale d'un artiste : voici, dans la lignée du Gainsbook, En studio avec Bashung.Plus de dix ans après sa mort, Alain Bashung s'est imposé comme une figure incontestée de la chanson française. Pourtant, enchaînant les collaborations avec différents paroliers (Boris Bergman, Serge Gainsbourg, Jean Fauque, Gérard Manset ou Gaëtan Roussel, entre autres), l'artiste a mis du temps à creuser son sillon et à affirmer sa voix si singulière, entre variété, rock, country et new wave, alliance presque contre nature de l'efficacité commerciale et de l'expérimentation surréaliste. De
Roman-Photo (1977) à
Bleu Pétrole (2009), en passant par les succès de " Gaby oh Gaby " (1980), " Vertige de l'amour " (1981), " S. O. S Amor " (1984), " Madame Rêve " (1991) ou " La Nuit je mens " (1998), Christophe Conte nous emmène à l'endroit même de la création, en studio où un Bashung intranquille réfléchit, cherche, confrontant les versions, alternant les moments de doute et les instants de grâce, et atteignant au sublime. Chaque chapitre raconte la parution d'un album, révèle les témoignages des plus proches collaborateurs et restitue, grâce à la
timeline, le contexte et les événements qui ont nourri l'écriture de l'album suivant. Au-delà de tous les secrets de fabrication, le livre propose des photos et des documents inédits.
Trente ans après sa première parution, L'Envol d'Icare est réédité, de quoi redécouvrir l'oeuvre de Jacques Lacarrière.Poète, essayiste et traducteur, très largement inspiré par sa passion pour la civilisation grecque, Jacques Lacarrière (1925-2005) s'est fait particulièrement remarquer pour deux ouvrages fameux, deux grands succès de librairie, avec
L'Été grec en 1976 (Plon) et
En cheminant avec Hérodote en 1981 (Seghers). Voyageur infatigable, il y invente un genre qui tient de l'essai, du carnet de route, du poème en prose improvisé et du récit libéré de tous les codes formels, et emmène ses lecteurs au coeur d'une Grèce tantôt antique, tantôt contemporaine.
À ces deux textes fondateurs, loin de représenter l'ensemble de l'oeuvre foisonnante de Lacarrière, vient s'ajouter une cinquantaine d'essais, romans et recueils de poésie. Parmi eux :
L'Envol d'Icare, paru une première fois chez Seghers en 1993. Avec ce titre que l'on pourrait situer à mi-chemin entre essai et poésie, l'auteur propose une analyse du mythe d'Icare et de ses représentations, et met le doigt sur l'un des éléments centraux de notre civilisation. Celui qui chemine au creux de ce texte le comprend aussitôt : sans maîtrise de la technique, toute entreprise est inévitablement vouée à l'échec. Par le talent de Jacques Lacarrière et grâce aux multiples figures et clés d'interprétation proposées,
L'Envol d'Icare sonne comme un prétexte à un envol aussi savant qu'imaginatif.
L'histoire vraie d'un poème porteur d'espoir sous l'Occupation.Comment un simple poème, inspiré par l'amour de deux femmes, a-t-il pu circuler dans toute la France, au creux des Années noires ? Comment ce seul poème, par le pouvoir d'un mot, a-t-il rendu l'espoir à tout un peuple, alors à genoux ?
Depuis des années, Xavier Donzelli se passionne pour l'histoire du mythique " Liberté " de Paul Eluard. Grâce à des recherches poussées dans divers fonds d'archives, il a réussi à retracer l'itinéraire du poème, de sa création à sa publication en 1942 à Alger, dans la revue
Fontaine, puis, à des milliers d'exemplaires, dans la plaquette
Poésie et Vérité 1942 de La Main à plume, à Paris. Bientôt repris dans la revue
La France Libre à Londres, parachuté en 1943 au-dessus de Nantes, Orléans, Le Mans, Argentan, Caen, Lille, Amiens, Paris par les avions de Royal Air Force, traduit et diffusé hors de France, enfin adapté en musique, le poème, échappant à son créateur, rencontrera un écho exceptionnel : il deviendra l'un des textes emblématiques de la Résistance.
On le sait : c'est toujours la petite histoire qui fait la grande histoire. En levant le voile de la légende, Xavier Donzelli a voulu raconter celle des hommes et des femmes qui ont porté ces mots si simples, si puissants et universels, qu'ils pouvaient parler à tous. Paul Eluard, Nusch, Cícero Dias, Max-Pol Fouchet, Raymond Aron, André Labarthe, Louis Parrot, Lee Miller et Roland Penrose, Francis Poulenc et tant d'autres, célèbres ou anonymes, sont les messagers de " Liberté ". Dans ce premier roman choral, le lecteur entre dans une ronde, où chacun des personnages - auteur, éditeurs, imprimeurs, animateurs de revues, traducteurs, libraires -, prend sa part dans la diffusion d'une parole libre, porteuse de sens et mobilisatrice. Comment ces hommes et ces femmes de bonne volonté ont-ils pu, ensemble, déjouer la censure ? contourner les autorités de Vichy par des réseaux secrets et grâce à des publications clandestines ? Quels périls ont-ils endurés et quels drames cachent ces vers ? Les différents chapitres, conçus comme autant de scènes, nous invitent à suivre cette épopée, poétique et haletante.
1911-1920 : la métamorphose d'Eugène Grindel en Paul Eluard.Annotées et enrichies d'un appareil critique, ces lettres de jeunesse nous plongent aux racines mêmes de l'oeuvre du poète...Adressées entre 1912 et 1920 à ses parents et à son premier grand ami, le relieur et éditeur A.-J. Gonon, ces
Lettres de jeunesse témoignent de la précoce vocation de poète de Paul Eluard. En 1912, il a seize ans quand il quitte l'école pour aller soigner sa tuberculose au sanatorium de Clavadel, en Suisse. C'est là, dans cette station cosmopolite des Alpes, qu'il rencontre une jeune fille russe du nom de Gala. Elle va faire basculer son existence.
Au fil des lettres se lisent l'épreuve de la maladie, et la terrible expérience de la guerre : en 1914, Paul est mobilisé, ainsi que son père. Il sera infirmier au front, puis, à sa demande, servira comme combattant avant d'être de nouveau hospitalisé. Il publie plusieurs recueils de poèmes. Sa révolte face à la misère, à la souffrance, au malheur s'accompagne de cette découverte de la solidarité dans le bonheur qui ne se démentira jamais.
" J'ai eu longtemps un visage inutileMais maintenantJ'ai un visage pour être aimé,J'ai un visage pour être heureux. "Extrait d'une lettre à A.-J. Gonon, le 13 novembre 1918
Un livre illustré de photos et de dessins originaux qui propose une approche collective, multiple, texte et image, pour percer le fameux mystère Monk.Il y a quarante ans, le 17 février 1982, disparaissait l'une des figures essentielles du jazz : Thelonious Sphere Monk. Poète de l'essentiel, il a écrit quelques unes de plus belles pages du jazz moderne avec Charlie Parker, Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane. Le pianiste est singulier, le compositeur, auteur du célèbre standard " Around Midnight ", est l'un des plus prolifiques de l'histoire du jazz. L'homme est fantasque, mutique, mystérieux.
Dans Mystère Monk, Franck Médioni a rassemblé plus de cent-vingt contributions de par le monde. Ils sont musiciens (Sonny Rollins, Herbie Hancock, Chick Corea, Martial Solal, Archie Shepp, Bill Frisell, Joe Lovano, John McLaughlin, Laurent de Wilde, Yaron Herman, Henri Texier, Bernard Lubat, Jean-Claude Vannier, Alain Planès, Pascal Dusapin...), journalistes (Michel Contat, François-René Simon, Guy Darol, Edouard Launet...), musicologues (Leïla Olivesi, Lewis Porter), écrivains (Jacques Réda, Yannick Haenel, Philippe Sollers, Jean Echenoz, Yves Buin, Zéno Bianu, Allen Ginsberg, Christian Bobin, Sylvie Kandé, Jack Kerouac, Esther Tellermann, John Edgar Wideman, Julio Cortázar, Roberto Bolaño, Nimrod, Éric Sarner, Marcus Malte, Pacôme Thiellement...), photographes (Jean-Pierre Leloir, Guy Le Querrec, Bob Parent, Roberto Polillo, Marcel Fleiss, Christian Rose...), dessinateurs (José Muñoz, Cabu, Serguei, Willem, Blutch, Youssef Daoudi, Edmond Baudoin, Louis Joos, Jacques Loustal, Serge Bloch, Jochen Gerner, Christophe Chabouté...), peintres (Miguel Barceló, Ben, CharlÉlie Couture...) ou réalisateurs (Bertrand Tavernier, Clint Eastwood).
Cet ouvrage collectif est kaléidoscopique. Il multiplie les angles (témoignages, analyses, récits, fictions, poésies, photographies, dessins, peintures). Un livre polyphonique qui est à la fois chronologique et thématique. Écritures variées, rythmes éclatés, images et couleurs démultipliées, un portrait saisissant de Monk s'esquisse.
Prix André Manoukian 2022
Une anthologie de plus d'une centaine de contes, autant d'occasions de s'évader et de nourrir l'imagination des petits et des grands.Depuis les temps les plus anciens, partout dans le monde, on raconte des histoires aux enfants le soir à la veillée.
Au gré de leurs voyages, Ré et Philippe Soupault ont collecté et retranscrit les plus merveilleuses d'entre elles dans une langue simple et belle. Leur livre nous transporte de Laponie en Corée, du Turkestan au Venezuela, de Belgique en Transylvanie... Autant d'occasions de s'évader et de nourrir l'imagination des petits comme des grands.
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" Au pays du Matin calme, l'empereur, pour le vingtième anniversaire de son couronnement, décida d'orner la salle du trône de son palais du plus beau paravent qu'on ait jamais vu jusqu'alors. Il convoqua le peintre le plus célèbre de l'Empire, qui habitait dans une caverne loin de la ville... "" Le Dragon bleu et le Dragon jaune "
Mars 2022 marquera la célébration du centenaire de la naissance de Kerouac. Ce recueil publié pour la première fois chez Seghers en 1976 offre une vision complète de son oeuvre poétique." Cette jolie ville blanche
De l'autre côté du pays
Ne me sera plus
Disponible
J'ai vu le firmament bouger
Ai dit " C'est la fin "
Parce que j'étais fatigué
De tous ces présages
Et dès que vous aurez besoin
de moi
Appelez
Je serai à l'autre
bout
Attendant
contre le mur final "
Extrait de " San Francisco Blues "
Même si l'auteur de
Sur la route n'est pas toujours célébré pour sa poésie, à l'inverse de son complice Allen Ginsberg, celle-ci représente une part essentielle de son oeuvre.
Pendant de son écriture romanesque, la poésie de Kerouac met en avant les aspects les plus caractéristiques de son écriture : là, plus encore peut-être que partout ailleurs, il cherche à se libérer de tous les carcans, faisant confiance à la spontanéité de sa plume, multipliant les libres associations, les mots-valise, les onomatopées, la recherche du rythme et de la sonorité pure... tout en créant de superbes métaphores.
" On écrit tout ce qui vous vient à l'esprit comme ça vous vient, dit Kerouac, la poésie retourne à son origine, à l'enfant barde, véritablement orale... "
Ce recueil, publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1971, sous le titre
Scattered Poems réunit des textes écrits dans les années 50 et 60 et qui avaient paru dans des publications éphémères et underground.
Drôles, grossiers, émouvants, désordonnés, bruts, énigmatiques, ludiques, à fleur de peau, ils s'attaquent vigoureusement à l'american way of life et explorent les failles et les traces de folie causées par l'absurdité et la violence de la vie dans la société capitaliste. Ils parlent aussi de liberté, de beauté et d'évasion.
Ils sont une formidable porte d'accès l'univers poétique de Kerouac.
Août 1962-aôut 2022 : les 60 ans de la disparition de Marilyn Monroe " Le livre de Rosten offre le portrait le plus tendre qui existe sur Marilyn. Un récit aussi beau qu'intime " Norman MailerParmi la pléthore d'ouvrages consacrés à Marilyn Monroe, le témoignage de Norman Rosten, paru en 74 aux Etats-Unis, est certainement le plus authentique. Poète, romancier, dramaturge et scénariste, Norman Rosten a été (avec sa femme Hedda) l'un des proches de Marilyn durant les sept dernières années de vie. Il l'avait rencontrée un jour de pluie par l'intermédiaire du photographe Sam Shaw (l'un des plus importants de la carrière de Marilyn, auteur de la photo de couverture). Shaw, en balade avec la comédienne à Brooklyn, s'était réfugié chez ses amis les Rosten pour échapper aux trombes d'eau. En comprenant à tort qu'elle s'appelait " Marion ", les Rosten avaient d'abord pris la jeune fille aux cheveux trempés pour une starlette, petite amie de Shaw. Avant de comprendre que c'était la tête d'affiche de Sept ans de réflexion, récent triomphe au box-office. Ça ne les avait pas empêchés d'être d'emblée séduits par son charme. Toute leur relation sera ainsi placée sous le signe du naturel et de la spontanéité. Par la suite Rosten a d'autant plus fréquenté Marilyn qu'il était très ami avec son troisième mari Arthur Miller. Avec Arthur puis sans, Marilyn et les Rosten passeront quantités de dîners, week-ends, vacances ensemble, de Upper Manhattan à Brooklyn et aux plages de Long Island (où Norman la sauvera quasiment de la noyade un jour qu'elle voulait échapper à une horde de fans). Entre Norman et Marilyn, le lien était d'autant plus fort que la jeune femme, éprise de poésie, lui passait ses textes pour les soumettre à son jugement : " trouves-tu qu'il y ait de la poésie là-dedans ? ". Ils resteront proches jusqu'aux tout derniers instants de la vie de Marilyn. Tressé d'anecdotes drôles ou émouvantes, ce court témoignage, l'oeuvre d'un écrivain, raconte Marilyn avec respect, et affection, et dresse un portrait qui s'impose par sa sincérité, par sa délicatesse, la justesse de son regard. Un diamant brut pour qui veut saisir qui était vraiment Marilyn.
L'un des sommets de l'oeuvre de Pablo Neruda."Macchu Picchu, cité ou forteresse cyclopéennes, se dresse, au-dessus des lianes et des orchidées, sur une étroite plate-forme au flanc d'un pic des Andes. Découverte en 1911 par un professeur de Yale, Hiram Bingham, elle passe pour le dernier refuge où s'isola, après la conquête de Cuzco par Pizarre, un parti d'Incas irréductibles. [...] Nid d'aigle émergeant de l'inextricable et vivace entrelacs de la forêt-mère, les murs gigantesques demeurent un défi et une énigme de l'homme à l'Histoire. Ces blocs énormes, hissés à telle altitude, polis, strictement assemblés, témoignent d'un monstrueux et inutile effort."
Pablo Neruda s'est approché de ces hauteurs en pèlerin, venu s'interroger sur un immense et obscur martyr. Dans ce deuxième chant du
Canto general, le poète entreprend une longue méditation lyrique sur la grandeur et peut-être l'absurdité d'une telle entreprise. S'interrogeant sur l'homme face au temps et face à la légende, il signe le récit, la chronique dirait-il, de la vie et de la mort, puis de la renaissance des peuples natifs de l'Amérique du Sud, au coeur des vestiges de la grande civilisation rouge.
Exhumés des archives de la Fondation Pablo Neruda à Santiago, vingt et un poèmes inédits du prix Nobel chilien font résonner, par-delà le tombeau, cette voix familière à la portée universelle.
Quarante ans après sa mort, Pablo Neruda demeure l'une des voix les plus populaires du continent latino-américain et incarne, aux yeux de chacun, une figure immuable de la poésie de combat. Écrits entre 1956 et 1973, période de maturité du poète, et contemporains de
La Centaine d'amour et du
Mémorial de l'île noire, les poèmes de ce recueil se présentent de façon modeste, comme des fragments, souvent griffonnés à l'encre verte sur des brochures, des menus, des prospectus (reproduits en fin de recueil dans un carnet de fac-similés de trente pages en couleurs). Les motifs que développe ici Neruda sont ceux qui composent son oeuvre depuis
Résidence sur la terre : l'amour pour les femmes (" De pain, de feu, de sang et de vin / est le terrestre amour qui nous embrase ") ; le voyage (" J'ai roulé sous les sabots, les chevaux / sont passés sur moi comme les cyclones ") ; le pays natal livré aux séismes (" Je dis bonjour au ciel / Plus de terre. Elle s'est détachée / hier et cette nuit du navire. / Derrière est resté le Chili "), à l'incertitude politique (" Cordillères / enneigées,/ Andes / blanches / parois de ma patrie, / que de silence / tout autour de la volonté, des luttes / de mon peuple. ") ; la poésie (" je dois écrire des lignes / que je ne lis pas, / je dois chanter pour quelqu'un/ que je ne connaîtrai / même pas un jour ") ; les forces telluriques et enfin la nature, toujours féconde et luxuriante (" Alors traversant l'incitation de ta cime son éclair parcourt / sables, coroles, volcans, jasmins, déserts, racines / et porte ton essence aux oeufs de la forêt, à la rose furieuse / des hannetons. ") Les lecteurs, nombreux, de Pablo Neruda ne seront pas déçus par cette dernière moisson de poèmes. Ils sauront y lire cette foi étonnante dans l'amour humain.
" Un livre incandescent, brûlant d'aimer, brûlé de désir, traquant la flamme, s'il faut, au-delà de la mort... "
Ce volume, devenu un classique incontournable de la poésie sentimentale et érotique, rassemble les poèmes de Paul Eluard dédiés à l'amour, écrits durant les dix dernières années de sa vie :
Une longue réflexion amoureuse (1945),
Le Dur Désir de durer (1946),
Le temps déborde (1947),
Corps mémorable (1948) et
Le Phénix (1951). Moderne et lyrique, Eluard choisi le vers libre, exempt de toute ponctuation, pour chanter la femme divinisée et déclarer sa flamme à ses muses et compagnes, de Nusch à Dominique, en passant par Jacqueline. Comme le note Jean-Pierre Siméon dans la préface, Derniers poème d'amour est l'" un des opus sacrés de l'adolescence, un bréviaire insolent où puiser, à chaque instant d'ombre et d'abandon, telle ou telle de ces formules dont la jeunesse a besoin pour oser le pas... "
" Même quand nous dormons nous veillons l'un sur l'autre
Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d'un lac
Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours
Un jour après un jour une nuit après nous "