Dans ce livre, le premier qu'il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d'habitants au total - plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d'organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : « On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n'est qu'avec les nuances qu'on peut avancer sur un terrain si miné. »
Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l'on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain. « Mépris », « Rage », « Ku Klux Klan » alternent avec des portraits des grands anciens, Noirs ou Blancs, qui ont agi en noir ou en blanc : Charles Lynch, l'inventeur du lynchage, mais aussi Eleanor Roosevelt ; et Frederick Douglass, et Harriet Beecher Stowe, l'auteur de La Case de l'oncle Tom, et Bessie Smith, à qui le livre est dédié, et Angela Davis. Ce Petit traité du racisme en Amérique s'achève sur une note d'espoir, celui que Dany Laferrière confie aux femmes. « Toni, Maya, Billie, Nina, allez les filles, le monde est à vous ! »
Disons-le d'emblée : aucun pays n'a inventé de système parfait permettant de lutter contre le racisme et les discriminations. L'enjeu est d'imaginer un nouveau modèle, transnational et universaliste, qui replace la politique antidiscriminatoire dans le cadre plus général d'une politique sociale et économique à visée égalitaire et universelle, et qui assume la réalité du racisme et des discriminations - pour se donner les moyens de les mesurer et de les corriger, sans pour autant figer les identités, qui sont toujours plurielles et multiples.
En 1956, Howard Zinn s'installe à Atlanta afin d'enseigner au departement d'histoire du Spelman College, un etablissement d'enseignement superieur uniquement fréquenté par des femmes noires. Arrivant de Boston, il découvre un Sud profond secoué par le mouvement des droits civiques, dans lequel le militantisme étudiant joue un rôle important. Intellectuel capable de penser l'histoire sans renoncer à la faire, Howard Zinn s'engage sans hésiter dans les luttes que mènent les Afro-Américains. Et le paie cher: en 1963, on le licencie de Spelman en raison de ses positions contre la ségrégation.
Combattre le racisme raconte ces années de résistance tout en les replaçant dans la longue histoire des luttes contre l'esclavage et le racisme aux États-Unis. Dans une prose claire, sensible et vivante, Zinn nous livre ses reflexions sur les abolitionnistes, la marche de Selma a Montgomery, John F. Kennedy, les piquets de greve et, pour finir, son message aux etudiants de l'universite de New York au sujet de la question de la race, dans un discours qu'il a prononce a la veille de sa mort. Il exprime la conviction inebranlable que les gens ont le pouvoir de changer les choses s'ils suivent ensemble la tradition americaine de la desobeissance civile.
« Je sens que j'ai tellement de choses à dire qu'il vaut mieux que je ne sois pas trop cultivé. Il faut que je garde une espèce de barbarie, il faut que je reste barbare. » Cet énoncé de Kateb Yacine, Louisa Yousfi l'entend comme une formule magique : à la fois mot d'ordre esthétique et fable politique, elle permet de convoquer ensemble Chester Himes, Toni Morrison, Booba, PNL et toute une cohorte ensauvagée à l'assaut de l'Empire.
Dans un contexte où le combat antiraciste revient sur le devant la scène, la lutte contre l'antisémitisme semble être restée en marge. Pire, l'extrême droite, vecteur historique et premier de cette vieille haine, ose même prétendre être le chantre de la « défense » des Juifs.
C'est oublier que les Juifs ne sont pas « blancs » au sens sociologique du terme. Comme les autres racismes, il fait système : du cliché sur des traits physiques ou moraux, à l'insulte, jusqu'au meurtre, il y a un continuum. L'antisémitisme est un racisme, mais pourquoi n'est-il pas considéré comme tel au sein des luttes antiracistes ?
Illana Weizman s'attache à en décrypter les raisons en partant de sa propre expérience : l'idée que les Juifs sont privilégiés (cliché antisémite s'il en est), la mise en compétition des différentes minorités, la confusion avec l'antisionisme... Et si les milieux de gauche ne sont pas intrinsèquement antisémites, leur complaisance laisse le terrain à des discours stigmatisant en particulier les Noirs et les Arabes, leur faisant porter le chapeau de l'antisémitisme contemporain. Reconnaître ces biais relève de la décence, mais également de l'efficacité. Si toutes les luttes antiracistes ne convergent pas, nous en sortons tous perdants. Car, rappelle l'autrice avec Franz Fanon : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l'oreille : on parle de vous. »
Un livre personnel et percutant sur un thème original par un joueur de football légendaire, très aimé des Français
Qu'est-ce qu'être blanc ? Plus qu'une couleur de peau, n'est-ce pas plutôt une pensée ? Qui sont ceux qui l'ont inventée, et pourquoi ?
Ce livre raconte l'histoire de la pensée blanche, son origine et son fonctionnement, la manière dont elle divise, comment elle s'est répandue à travers le monde au point d'être aujourd'hui universelle, jusqu'à infuser l'air que l'on respire. Depuis des siècles, la pensée blanche est une norme, la fossilisation de hiérarchies, de schémas de domination, d'habitudes qui nous sont imposées. Elle signifie aux Blancs et aux non-Blancs ce qu'ils doivent être, quelle est leur place. Comme la longue emprise des hommes sur les femmes, elle est profondément ancrée dans nos mentalités et agit au quotidien. Seule sa remise en question permettra d'avancer pour passer à autre chose.
Il ne s'agit pas de culpabiliser ni d'accuser, mais de comprendre les mécanismes à l'œuvre, d'en prendre conscience pour construire de nouvelles solidarités. Le temps n'est-il pas venu d'élargir nos points de vue pour nous considérer tous enfin comme des êtres humains ?
Lilian Thuram
Quels sont les liens entre l'industrie militaro-carcérale américaine, l'apartheid en Israël-Palestine, les mobilisations de Ferguson, Tahrir et Taksim ? Qu'est-ce que l'expérience des Black Panthers et du féminisme noir nous dit des rapports actuels entre les oppressions spécifiques et l'impérialisme ?
Témoin et actrice de luttes de libération pendant plus d'un demi siècle, Angela Davis s'exprime ici sur l'articulation de ces différents combats, pour une nouvelle génération saisie par l'urgence de la solidarité internationale.
"Les Doctrines de haine" est consacré à la violence politique, religieuse et sociale de notre société, régulièrement traversée par des "moments haineux" portés par les courants populistes de droite ou de gauche. Leur discours est celui des "anti" : antisémitisme, anticléricalisme, antimaçonnisme, anticapitalisme... Tous se présentent comme les seuls vrais défenseurs des libertés. Ils utilisent tous les mêmes arguments. Et fantasment tous un ennemi de la France. Pour Anatole Leroy-Beaulieu, l'antagonisme des passions porte donc moins sur les croyances que sur l'appartenance nationale : que signifie être un citoyen français ?
Plus d'un siècle après sa parution, ce livre résonne encore comme un appel à la tolérance mutuelle, la paix religieuse, la liberté de tous dans le respect de chacun.
" Moi, c'est Meryl. Avant, c'était Thomas. Enfin, on m'appelait Thomas. Mais moi, j'étais déjà Meryl. Et finalement, peu importe comment on m'appelait, peu importe comment on m'habillait, j'ai toujours été Meryl. "
Alors pour devenir aux yeux des autres celle qu'elle est déjà au fond d'elle-même, Meryl est prête à se battre. Avec humanité, elle dévoile son combat pour transitionner, mais surtout pour être acceptée ; un combat d'une déconcertante simplicité : exister, sans excuses ni artifices. Car la plus grande des transgressions est sans doute d'être soi-même dans une société qui rejette encore trop souvent la différence.
L'utopie peut se penser à l'aune du désordre : telle est l'hypothèse de cet ouvrage, bâti sur une interrogation croisée des théories de l'utopie classiques et contemporaines et des mouvements de lutte sociale qui redéfinissent, depuis le XIXe siècle et jusqu'à nos jours, le sens de l'utopie. Les pensées révolutionnaires, anarchistes, féministes, queer, post- ou décoloniales, les philosophies cyniques, surréalistes, les imaginaires de la fête, mais aussi de la terreur, de l'effondrement, de l'apocalypse ou de la prophétie interrogent l'idée d'une utopie où aucun principe d'ordre n'est préétabli.
Il faut pouvoir rendre compte de la dimension utopiste de ces pensées révolutionnaires qui, après la rupture et l'éclatement, ne visent pas le retour à l'ordre ; il faut pouvoir penser ces lieux depuis lesquels on rêve à l'épanouissement du pluriel, de l'instable, du complexe, ces présents et futurs où la poétique de l'harmonie laisse place aux esthétiques du désordre.
Il existe de grandes différences entre les hommes et les femmes dans la façon d'être surdoué et de vivre cet état. Les femmes à haut potentiel ne répondent pas de la même manière que les hommes aux contraintes d'une société dans laquelle les schémas de réussite sont encore imprégnés de sexisme. Le défi est double pour elles : dans un monde fondé sur l'image d'une femme au corps parfait et non d'une femme dotée d'un cerveau, il leur faut réussir à articuler leur féminité et leur intelligence et se faire accepter.
En se fondant sur les dernières études sociologiques et scientifiques, et sur de nombreux exemples de patientes, Monique de Kermadec met en lumière les nombreuses barrières sociales et professionnelles auxquelles se heurtent ces femmes qui se sentent en décalage. Elle leur donne des clés pour optimiser leur potentiel afin d'arriver à assumer le rôle qu'elles pourraient avoir dans notre société pour le bénéfice de tous.
Née en banlieue parisienne, dans une famille croyante et pratiquante, Mariame Tighanimine a longtemps porté le voile. Jusqu'à ce que, petit à petit, elle réalise que tout ce qu'elle dit, écrit, pense est regardé par le monde extérieur à travers son "hijab".
Ce livre-manifeste, qui assume le courage de la nuance dans un débat qui l'est souvent peu, explore les questions que le voile soulève pour les femmes et, au-delà, pour toute la société française.
Après le "triomphe romain" de SPQR, Mary Beard revient sur un sujet d'une actualité brulante : la question du pouvoir des femmes en occident, de l'antiquité à nos jours.Si la question de la place des femmes dans les structures du pouvoir est d'une actualité brûlante, la misogynie a des racines anciennes. Dès l'Odyssée d'Homère, les femmes se sont vues interdire tout rôle de premier plan dans la vie civique, le discours public, indissociable du pouvoir politique, étant défini comme masculin. Pour mieux cerner la violence exercée sur les femmes afin de leur intimer le silence, Mary Beard puisse dans l'histoire de Méduse ou de Philomèle (dont la langue fut coupée), d'Elizabeth Ire ou d'Hillary Clinton. Elle revisite ainsi, avec humour, la question de l'égalité des sexes et explique pourquoi, depuis deux mille ans, l'on a réservé aux femmes qui s'expriment et revendiquent le pouvoir une image détestable. Edifiant et salutaire !
" Ce livre est un trésor. "
Herald " Un manifeste pétillant et dynamique. "
The New York Times
La question des jeunes trans gagnerait à être mieux connue du grand public. Longtemps, les identités trans et non binaires chez les enfants et les jeunes ont été comprises comme des pathologies du développement à mettre en veilleuse, voire à corriger. Or, la littérature scientifique actuelle et l'expérience du terrain nous montrent que les identités de genre non conformes sont une expression parmi d'autres de la diversité humaine. Défendant une approche dite «transaffirmative», qui repose sur une vision non binaire du genre, non pathologisante, respectant l'autodétermination et l'expertise des personnes sur leur vie, cet ouvrage pluridisciplinaire entend fournir des fondements théoriques et pratiques sur le sujet, dans le but d'accompagner et d'améliorer la qualité de vie de ces jeunes.
Avec des textes de Éli Abdellahi, Florence Ashley, Alexandre Baril, Greta Bauer, Gabrielle Bouchard, Lucile Crémier, Aaron Devor, Karine Espineira, Maxime Faddoul, Annie Fontaine, Andrée-Ann Frappier, Gabriel Galantino, Shuvo Ghosh, Gabriel Girard, Andreea Gorgos, matthew heinz, Valeria Kirichenko, Zack Marshall, Denise Medico, Annie Pullen Sansfaçon, Jake Pyne, Marjorie Rabiau, Muriel Reboh Serero, Marie-Joëlle Robichaud, Jean-Sébastien Sauvé, Françoise Susset, Charles-Antoine Thibeault, Jacques Thonney, Raphaël Wahlen et Adèle Zufferey.
Mika Alison s'appuie sur son parcours de transition personnel - mené alors qu'elle était déjà enseignante - et sur sa pratique professionnelle quotidienne pour nous livrer quelques éléments d'analyse sur la lutte contre les discriminations dans le milieu scolaire.
Si l'école entretient encore parfois un rapport ambigu avec les transidentités et plus largement avec les questions LGBT+, des avancées certaines doivent être soulignées. Bien entendu, il reste du chemin à parcourir - et l'autrice s'y emploie, que ce soit en tant que professeure, qu'experte associée sur les questions LGBT+ au sein de son académie ou par le biais de son engagement associatif.
Ce témoignage rare, courageux et même émouvant, offre l'occasion de découvrir quel regard porte notre système scolaire - et, plus largement, notre société - sur les personnes transgenres, à travers le vécu et les analyses d'une « transeignante ».
Qu'y a-t-il de commun entre la mort de Joyce Echaquan en 2020 et celle de Marie-Joseph Angélique en 1734? La militante de longue date Alexandra Pierre en aurait long à dire sur le sujet. Dans ce livre, elle s'entretient avec neuf femmes engagées afin de connaître leurs histoires de résistance et faire apparaître le fil qui les unit les unes aux autres. Elle en tire un matériau inédit, ancré dans les luttes passées et futures, et détaché des grandes trames du féminisme blanc et du militantisme de gauche. Habilement orchestré, alternant de l'intime au politique, cet essai révèle une pensée en mouvement, généreuse et insoumise.
«Toutes nos histoires sont interconnectées. Nous sommes toutes des soeurs de lutte.» - Émilie Monnet et Marilou Craft, extrait de la préface
Avec la participation de Avni, Dalila Awada, Naïma Hamrouni, Widia Larivière, Marlihan Lopez, Abisara Machold, Hirut Melaku, Sheetal Pathak et Alejandra Zaga Mendez.
« Quand des Blancs feuillettent un magazine, surfent sur Internet ou zappent à la télévision, il ne leur semble jamais étrange de voir des gens qui leur ressemblent en position d'autorité. Les affirmations positives de la blanchité sont tellement répandues que le Blanc moyen ne les remarque même pas.
Être blanc, c'est être humain ; être blanc, c'est universel. Je ne le sais que trop, car je ne suis pas blanche. »
Après l'élection de Barack Obama, certains ont proclamé l'avènement d'une société post-raciale. Nous en sommes loin, montre Reni Eddo-Lodge dans cet essai important qui analyse les méfaits d'un racisme structurel persistant d'autant plus sournois qu'il avance masqué. Car le racisme va bien au-delà de la discrimination ou de l'injure personnelle : il imprègne le récit historique, l'imaginaire collectif, les institutions et les entreprises.
Pourquoi les Blancs pensent-ils ne pas avoir d'identité raciale ? Pourquoi la simple idée d'un James Bond noir fait-elle scandale ? Comment une fillette noire en vient-elle à se persuader qu'en grandissant, elle deviendra blanche ? Le racisme n'est pas une question de valeur morale, mais d'exercice du pouvoir. Entretenir la légende d'une égalité universelle n'aide en rien. Au contraire. Car, pour déconstruire le racisme, il faut commencer par reconnaître l'étendue du privilège blanc.
«De telles listes sont dressées depuis les années 1970. Compilées par plusieurs générations de militants, elles sont enfouies dans les caves des archives associatives et présentent toutes le même format, à la fois sec et funeste. On y trouve la date du crime, le nom de la victime, suivis d'une ou deux phrases laconiques. Elles frappent par leur rudesse, leur longueur et leur nombre. Poser une liste conduit inexorablement à en trouver une autre quelques jours plus tard. Ces listes expriment l'idée d'une injustice. Elles dénoncent le racisme et l'impunité du racisme. Elles pointent du doigt les crimes, mais également la grande majorité des procès qui ont fini par des peines légères avec sursis ou des acquittements, quand ce n'est pas un non-lieu qui est venu clore l'affaire.
Elles disent en substance que la racialisation, autrement dit le fait de placer des personnes dans une catégorie raciale afin d'asseoir un rapport de pouvoir et d'en tirer profit, tue deux fois. La première violence touche à l'intégrité physique de la personne. La seconde violence a lieu à l'échelle institutionnelle. Elle est une conséquence du traitement pénal qui ignore la nature raciste des crimes jugés.»
De la grande vague de violence de 1973 dans le sud de la France aux crimes policiers des années 1990 en passant par les crimes racistes jalonnant les années 1980, cet ouvrage, issu d'une base de données de plus de 700 cas, nous invite à prendre la mesure de cette histoire à l'heure où le racisme institutionnel et l'action de la police continuent chaque année à être à l'origine de nombreux morts.
Esclavage et ségrégation des Noirs aux États-Unis, colonialisme européen, génocide des Juifs... Le racisme est au coeur des plus grandes injustices que notre monde ait connues ces derniers siècles, et nous sommes loin d'en avoir fini avec lui.
Qu'est-ce toutefois que le racisme ? L'islamophobie est-elle une variété de racisme ? Le racisme peut-il s'exercer à l'encontre des Blancs ? La discrimination raciale, qu'elle soit « positive » ou sous la forme de réunions non mixtes, est-elle raciste ? Sur ces questions et bien d'autres, des réponses diamétralement opposées sont présentées comme autant d'évidences.
Ce livre offre des ressources pour comprendre et dénouer les controverses actuelles. L'enjeu est d'aider les personnes qui veulent lutter contre le racisme à se comprendre et se parler, quelle que soit leur approche, pour renforcer les capacités et la motivation de tous à agir pour le changement.
La famille de Carole n'est pas tout à fait comme les autres. Elle a un petit quelque chose en plus : Marcel, leur fils aîné, a trois chromosomes 21. Lorsqu'ils apprennent la nouvelle, le jour de sa naissance, le ciel tombe sur la tête de Carole et Sylvain. Mais très vite, grâce à ce bébé débordant de joie de vivre qui les aide à affronter toutes les difficultés, ils décident d'être heureux et de faire de ce chromosome en plus la chance de leur vie.
Carole raconte sans tabou le quotidien de sa famille extraordinaire : la peur, les doutes, la colère, la complexité de la prise en charge médicale et des démarches en tout genre, mais surtout le bonheur de voir grandir un enfant, des parents, une famille.
Carole pose avec humour et tendresse son regard sur la trisomie 21, le handicap et, plus largement, la différence.
«L'"immigré" fonctionne [...] comme un extraordinaire analyseur des régions les plus obscures de l'inconscient.» C'est par cette citation de Pierre Bourdieu que s'ouvre ce livre, aboutissement de plusieurs dizaines d'années de recherches et de militantisme.
Tout au long d'une traversée intellectuelle où sont évoqués la conquête des Amériques et les théories raciales du 19e siècle, mais aussi les violences policières contemporaines et le capitalisme colonial, les premières immigrations européennes en France au 19e siècle mais également l'islamophobie actuelle ou encore la guerre d'Algérie, on lira une pensée puissante, qui se déploie et fait émerger une réflexion singulière et des perspectives politiques sur les problématiques qui agitent nos sociétés.
Saïd Bouamama propose une large réflexion historique et politique sur les liens entre racisme, immigrations et capitalisme, et fournit ainsi un arsenal théorique à tous ceux intéressés au démantèlement de ce système.
La France n'a pas encore pleinement pris la mesure de l'ampleur et des incidences du racisme et des discriminations qui la déchirent. Des millions d'individus, notamment issus de l'immigration postcoloniale, subissent au quotidien micro-agressions et stigmatisation. Ils voient leurs opportunités d'ascension sociale entravée, leurs vies écourtées. Ces épreuves suscitent bien souvent colère et sentiments d'injustice. Elles poussent parfois à l'engagement des personnes qui n'y étaient pas disposées. À partir d'une enquête inédite dans plusieurs quartiers populaires en France et en Amérique du Nord, ce livre démontre les conséquences du déni de reconnaissance qui entoure les discriminations : dépression, exil, repli sur soi... Au regard du drame silencieux qui s'opère sous nos yeux, il invite à une prise de conscience collective. Mais le racisme suscite aussi des conséquences plus positives : une jeunesse se lève face aux violences policières, se mobilise dans des associations ou investit les partis politiques, en développant des savoirs et savoir-faire nouveaux, et par là son pouvoir d'agir. Peut-être est-ce l'émergence d'une nouvelle génération militante, engagée dans des luttes pour l'égalité ?
Dans la lignée du livre Afrofem qui entendait «traduire politiquement ses révoltes en révolution» contre le racisme d'État et le féminisme dominant, ce livre est un manifeste qui tente d'esquisser des horizons d'organisation et de libération pour la condition noire en France.
Le coeur de ce manifeste est le suivant : «Être noir·e et vouloir appartenir à une communauté et à un projet politique révolutionnaire de libération qui s'inscrivent dans une pensée panafricaniste, anticapitaliste et radicalement afroféministe.»
Dans une langue vive, ce manifeste veut éclairer les objectifs et les modalités d'une telle entreprise dans un pays où le mot «race» provoque passions et fantasmes.
Partir de l'expérience spécifique des Noir·es en France, mais aussi des rapports entretenus par la France avec les Noir·es permet de comprendre le défi que représente un tel projet.
Dans un pays obsédé par le spectre du «communautarisme», l'autrice propose de faire de la notion de «communauté» une arme contre le projet néolibéral et individualiste de dépolitisation des luttes de libération noire.
Afroféministe, ce manifeste s'inscrit dans une lecture politique du monde qui voit la nécessité pour tout projet de libération d'en finir avec les structures d'exploitation économique, sociale et politique que sont le racisme, le patriarcat et le capitalisme.
Tant de luttes ont été menées pour que les lesbiennes sortent de l'ombre. Pourtant, les adolescentes qui prennent conscience aujourd'hui de leur homosexualité refont le même chemin tortueux, de l'invisibilité à l'affirmation. Et le récit de ces expériences demeure rare, étouffé, voire phagocyté par le tapage continu du discours hétérosexiste.
Ce livre rassemble et analyse les témoignages sans fard d'une vingtaine de jeunes femmes qui ont accepté de dévoiler pour nous ces parcours intimes. Quand prend-on conscience de son orientation sexuelle? Que faire des désirs homosexuels naissants? Comment agissent les représentations culturelles de l'hétérosexualité? Et qu'est-ce qui fait que l'on s'identifie, au final, comme lesbienne?
Toutes se souviennent de l'homophobie latente à l'école, des relations hétérosexuelles malheureuses, du sentiment d'être normales ou déviantes, des réactions de leur famille, de leur propre déni. Et du silence aussi, qu'elles ont brisé pour cet essai, qui veut aider d'autres jeunes femmes à surmonter la détresse et les blessures.